Le temps est un monstre…

On travaille,
on court, on se dépêche,
on s’active, on oublie…
On veut rattraper le temps,
mais lui s’échappe.
On veut gagner du temps,
mais on le perd
à peine on croit l’avoir saisi.

On est malade,
on attend une réponse,
on se fait du souci pour un être cher
et le temps s’allonge,
il se fait attendre et désirer,
il s’étire et nous fait languir.
On veut accélérer le temps,
mais lui prend son temps,
il s’égrène, une minute après l’autre.
Tic-tac, tic-tac, imperturbable.

On dit qu’on n’a pas le temps,
la belle excuse!
Voilà que le temps nous est donné,
sans mesure,
sans restriction,
sans prescription,
autant qu’on en veut.
Alors on l’utilise,
on se jettte dedans
comme dans une eau généreuse.
On en profite
sans compter,
les heures, les jours, les semaines passent.
Le temps lui s’écoule inlassablement.
Il en reste encore,
mais on recommence à compter.
On dit qu’on n’a pas le temps,
on n’a pas tout fait,
il en reste des choses à faire…

Le temps rigole!
Qu’il se rétrécisse, se contracte
ou se donne à profusion,
on ne peut le compartimenter,
le garder en réserve.
Il se métamorphose et nous joue
un nouveau tour.
On ne peut AVOIR le temps,
on a joué avec lui, autrement,
mais comme toujours,
il nous a eus!

Ketsia Hasler, avril 2020
un temps de semi-confinement!