Ils travaillent en petits groupes. Ils ne sont jamais seuls. Ils chantent, ils discutent, ils rient sans cesser de travailler. Ils se déplacent entre les allées violettes, comme des papillons. Ils font de grands bouquets avec les tiges de fleurs.

Ensuite, ils séparent les fleurs des tiges et les laissent sécher sur un grand drap blanc.

 

Ils vendent les fleurs de lavande dans de gros sacs au marché sur la place. Les ménagères aiment coudre de petits sachets, les remplir de fleurs séchées et les cacher dans leur coffre à linge.

 

Ils vont aussi livrer les fleurs séchées avec une grande charrette dans les grandes maisons de la ville. Les servantes les répandent entre les draps des lits et dans les piles de vêtements.

 

Le fruit de leur travail est dispersé aux quatre coins de la ville et des campagnes. Grâce à eux, partout, cela sent bon dans les maisons.

Lorsqu’ils se couchent le soir, leurs mains gardent encore l’odeur des fleurs, même leur peau est presque violette. Quand ils s’endorment enfin, c’est comme si les étoiles aussi étaient parfumées...